Faire preuve de courage managérial

Être gestionnaire présente son lot de défis, que ce soit pour gérer ses équipes, ou lors des interactions avec la haute direction ou son conseil d’administration.

Prendre des décisions stratégiques ou opérationnelles peut parfois s’avérer difficile en raison de la complexité du défi à relever ou encore de l’impact que cela peut avoir sur les différentes personnes et parties prenantes impliquées.

Mais que veut dire exactement agir avec courage? Nous avons décortiqué pour vous les différents aspects du courage. Nous vous invitons à identifier quel est le type de courage qui vous demande le plus d’efforts (ou vous rend le plus inconfortable) et à imaginer un plan d’action pour le développer ou le renforcer. Nous avons identifié pour vous quelques pistes de réflexion.

 
 

1 - Le courage décisionnel, ou l’art de prendre des décisions difficiles

Il peut s’agir d’une décision de réorganisation des services, d’un changement d’orientation stratégique majeure ou encore d’une situation où vous n’avez pas encore toutes les informations nécessaires. Quelle est votre première réaction ? Plongez-vous tête la première dans l’inconnu ou repoussez-vous la décision ad vitam aeternam?

Voici quelques pistes de réflexion pour renforcer votre courage décisionnel :

  • Identifiez vos stresseurs et apprenez à gérer votre réaction quand ils se manifestent. Pour cela, nous vous invitons à visiter le Centre d’études sur le stress humain.

  • Utilisez des scénarios pour voir venir les défis avant qu’ils ne se réalisent. Nous utilisons régulièrement le simulateur de scénarios de Board of Innovation pour réfléchir à l’avenir et anticiper ce qui pourrait arriver.

  • Utilisez les chapeaux de Bono pour vous assurer que vous faites le tour des options possibles.

2 - Le courage relationnel, ou l’art de gérer les désaccords de manière constructive

Exprimer votre désaccord ou votre frustration vous donne des sueurs froides? Vous avez tendance à vous taire pour ne pas froisser les personnes ?

La technique de la communication non violente est un outil très intéressant pour vous apprendre à communiquer de manière calme mais ferme votre point de vue. Pour cela, il est fondamental de bien se connaître et de comprendre le message que nos émotions veulent vous faire passer.

Voici un exemple :

  • Les faits que j’observe : hier, lors de la rencontre, tu m’as coupé plusieurs fois la parole pour me contredire, sans me laisser le temps de présenter l’ensemble de la problématique ni mes arguments.

  • L’impact de la situation : je me suis senti à la fois jugé sur mon travail et humilié devant les autres équipes.

  • Mon besoin non comblé : lorsque c’est mon temps de présenter, j’ai besoin de me sentir respecté et de pouvoir m’exprimer.

  • La demande que je fais : lors des prochaines présentations que je vais faire, je souhaite que tu attendes que j’ai fini et que tu valides avec moi s’il est possible de poser une question avant de m’interrompre.

3 - Le courage éthique, ou l’art de maintenir ses principes et valeurs

Il pourrait être très tentant de renoncer à tout principe ou éthique lorsque, par exemple, nous recevons une promesse de don majeur, mais d’un donateur qui ne partage pas nos valeurs : vous travaillez pour une organisation qui collecte des fonds pour la recherche contre le cancer du poumon et une entreprise qui vend des cigarettes souhaite vous donner 50 000$. Comment réagiriez vous?

Le code d’éthique ou votre politique de dons et commandites sont des outil puissants pour vous guider dans vos prises de décisions. En avez-vous? Voici également quelques questions à vous poser : 

  • Les actions et décisions sont-elles alignées avec mes valeurs personnelles et celles de mon organisation ?

  • Cette décision reflète-t-elle les principes éthiques que nous défendons ?

  • Cette action pourrait-elle nuire à quelqu'un, même indirectement ? Si oui, comment puis-je minimiser ce préjudice ?

  • Est-ce que je me sentirais à l’aise si cette décision était rendue publique ?

  • Cette décision aura-t-elle un impact durable et positif ou risque-t-elle de causer des dommages à long terme ?

  • Suis-je influencé(e) par des pressions extérieures (comme des attentes de supérieurs, des enjeux financiers) qui pourraient compromettre mon jugement éthique ? Si je ne faisais pas face à ces pressions, prendrais-je la même décision ?

  • Suis-je en train de privilégier certains groupes ou individus au détriment d’autres de manière injuste ?

4 - Le courage de l’innovation, ou l’art d’adopter de nouvelles idées et d’expérimenter

Ça fait 15 ans qu’on fait comme ça et ça fonctionne très bien! Cela vous ait probablement arrivé d’entendre ce type de commentaires. Et parfois la personne a raison! Le changement à tout prix n’est pas toujours souhaitable. S’engager dans un processus d’innovation ne veut pas nécessairement dire que tout doit être révolutionné. Mais cette démarche de réflexion va vous permettre de valider que ce que vous faites répond réellement aux besoins des citoyens ou clients et vous permettre de vous réajuster au besoin.

Qu’avez-vous mis en place pour vérifier que vous faites toujours les bonnes choses, et que vous les faites bien?

Nous vous proposons également un outil pour évaluer la capacité de votre organisation à faire preuve d’innovation : consulter le lien vers le document. Voici quelques questions à se poser :

  • Avons-nous du temps de réflexion bloqué dans l’agenda pour réfléchir à nos pratiques?

  • Ai-je la légitimité suffisante pour amener des changements aux façons de faire?

  • A t’on accès aux bons outils pour mener des réflexions approfondies? Le design thinking est un outil fort pertinent pour revoir vos cycles de réflexion stratégique

5 - Le courage de la résilience, ou l’art de rebondir

Avez-vous tendance à vous décourager facilement ou êtes-vous difficile à arrêter? Certes la résilience peut parfois se confondre avec de l’obstination, mais c’est aussi une marque de détermination et de persévérance. Faire preuve de résilience ne signifie pas qu’il faut serrer les dents à tout prix. Il s’agit au contraire de trouver des mécanismes qui nous permettent de nous recharge au fur et à mesure que l’on avance. Les sportifs de haut niveau ont toujours des moments de repos où ils permettent au corps de se reposer et de se ressourcer.

Dans cet article de la Harvard Business Review, il est intéressant de constater que la clé de la résilience est de certes travailler dur, mais aussi d’arrêter, de se reposer et ensuite de recommencer. Cela vous est probablement déjà arrivé de constater que vos meilleures idées lorsque vous faisiez autre chose que travailler : faire du sport ou une activité qui vous relaxe. L’alternance de ces phases permet de tenir dans le temps.

Votre état d’esprit sera aussi déterminant. En adoptant un état d’esprit de croissance (Growth mindset), vous pourrez continuer de grandir et vous développer. Selon Carol Dweck, si vous croyez en vos capacités et savez apprendre de vos erreurs plutôt que de vous blâmer (ou les autres), vous aurez la capacité à continuer d’avancer.

 
 

Voici quelques idées pour vous aider à travailler votre état d’esprit :

  • Utilisez le “Oui et” plutôt que le “Oui mais”. Vous verrez ainsi mieux la complémentarité des idées plutôt que ce qui les oppose.

  • Mettez vous au défi d’essayer une nouvelle chose par semaine.

  • Cherchez à vous améliorer, et non pas à être parfait en tout temps.

  • Demandez un feedback constructif sur comment les gens vous perçoivent, Cela vous donnera des pistes intéressantes pour continuer à vous développer.

  • Célébrez régulièrement vos avancées. Parfois les changements profonds prennent des mois voire des années. Apprenez à reconnaître vos petites réalisations.

  • Exercez vous à prendre des risques.

6 - Le courage de l’humilité, ou l’art de reconnaître ses limites et ses erreurs

Venant d’un système scolaire qui pointe plus facilement nos erreurs que nos réussites, le réflexe premier est bien souvent d’essayer de cacher ses erreurs plutôt que de les partager et d’apprendre d’elles.

De votre côté, avez-vous facilement le réflexe de demander de l’aide quand vous ne savez pas ou avez-vous plutôt tendance à vous replier sur vous-même pour ne pas révéler que vous ne connaissez pas quelque chose? En démontrant votre vulnérabilité, vous ne faites pas preuve de faiblesse. Au contraire, vous invitez ceux qui vous entourent à reconnaître leurs limites et à solliciter rapidement du soutien pour régler un problème ou trouver une solution.

Voici quelques questions à se poser :

  • Suis-je prêt(e) à admettre que je ne connais pas tout et que j'ai encore beaucoup à apprendre ? Ai-je du mal à demander de l'aide ou à reconnaître mes faiblesses ? Rappelez-vous que l'humilité ne signifie pas se sous-estimer, mais reconnaître que vous avez encore des choses à apprendre. Soyez ouvert à l'apprentissage continu.

  • Suis-je capable de reconnaître les contributions des autres et de partager le crédit pour les succès d'équipe ? Est-ce que je fais passer les intérêts de l'équipe avant les miens ? Apprenez à reconnaître la contribution des autres et à montrer votre appréciation. Félicitez vos collègues pour leurs succès et montrez de la gratitude pour leur contribution.

  • Suis-je disposé(e) à apprendre de personnes ayant moins d'expérience ou de statut que moi ? Valorisez les contributions de tous, quel que soit leur niveau ou leur expérience. Encouragez un environnement où chacun se sent entendu et respecté.

  • Est-ce que mon égo me pousse parfois à prendre des décisions qui ne sont pas dans le meilleur intérêt de l'équipe ou de l'organisation ? Comment puis-je m'assurer que mon égo ne prend pas le dessus dans mes interactions avec les autres ?

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