Développer sa capacité d’adaptation : la flexibilité émotionnelle (partie 2)
Deuxième article de notre série consacrée à la capacité d’adaptation, nous parlons ici du rôle des émotions comme frein ou levier à notre capacité d’adaptation.
Notre premier article était consacré à la flexibilité organisationnelle : https://www.ideclic.ca/articles/flexibilite-organisationnelle . Les deux articles suivants seront consacrés à la flexibilité comportementale et à la flexibilité mentale.
Selon le Larousse, la flexibilité est la qualité de quelque chose qui peut s’adapter. Tous les humains vivent des changements, à plus ou moins grande ampleur. Certains changements sont considérés comme positifs, tandis que d’autres sont vus comme des menaces. Dans les deux cas, nous ne restons pas indifférent.e.s : ces changements génèrent des émotions de toutes sortes.
La flexibilité émotionnelle est la capacité de reconnaître, accepter et gérer ses émotions tout en s’ajustant aux exigences de l’environnement. Contrairement à l’idée de « contrôler » ses émotions en les réprimant, cette capacité repose sur la pleine conscience de ses ressentis et émotions, sur leur accueil, afin de comprendre ce qui nous dérange, nos besoins sous-jacents. Cette première étape permet d’aider son cerveau à comprendre si le changement est une menace réelle ou non, en d’autres termes de le relativiser.
Pourquoi réguler ses émotions et améliorer sa flexibilité émotionnelle?
Une bonne régulation des émotions permet de :
Améliorer notre bien-être mental
Les personnes capables de s’adapter émotionnellement sont moins susceptibles de tomber dans des schémas de pensée négatifs ou de ressentir une détresse prolongée face aux défis. Elles sont plus enclines à trouver des solutions constructives et à rebondir après des revers.
Renforcer les relations interpersonnelles
La gestion émotionnelle favorise une meilleure communication et réduit les conflits. Être capable de comprendre ses propres émotions et celles des autres améliore la collaboration, essentielle dans nos relations professionnelles et personnelles.
Prendre de bonnes décisions
Ce point est particulièrement important car la prise de décision en contexte de changements rapides ou d’incertitude est important. Nos émotions sont un message pour comprendre ce qui est important pour nous. Ce faisant, nous y voyons plus clair pour faire également appel à notre jugement et notre raison. Une personne flexible émotionnellement est en mesure de les considérer sans qu’elles dominent sa réflexion, menant ainsi à des décisions plus équilibrées et rationnelles.
Dans un précédent article, nous avions déjà abordé la place des émotions dans la prise de décisions stratégiques (1). Malgré le flou, l’incertitude, il est important de continuer d’avancer et de faire preuve de courage décisionnel (2).
Comment développer sa flexibilité émotionnelle?
Nous vous recommandons de réaliser ce test rapide et fiable pour évaluer votre intelligence émotionnelle : https://www.strategiesdesantementale.com/ressources/Auto-evaluation-de-lintelligence-emotionnelle .
Cela vous permettra d’identifier quels aspects vous devez travailler de manière prioritaire :
La conscience de soi, c’est-à-dire la connaissance de ses valeurs et de son style de communication, la compréhension de ses émotions et ressentis…
La maîtrise de soi, soit la capacité à gérer ses réactions. Voici un autre outil pour vous permettre de comprendre comment vous réagissez : https://mathis-backert.com/page/gordon/ . Nous vous invitons à privilégier l’attitude affirmée, déterminée qui est la plus respectueuse de vous-même et des autres.
La conscience sociale, qui suppose la capacité à comprendre les autres personnes : leurs émotions, leurs points de vue, leurs réactions…
La gestion des relations, c’est-à-dire la capacité à communiquer de manière affirmée et respectueuse. La technique de la communication non violente est un outil très utile pour vous y aider.
Voici quelques idées d’activités ou d’outils pour vous permettre d’améliorer votre régulation émotionnelle :
La pleine conscience
La pleine conscience consiste à se concentrer sur l’instant présent sans jugement. Cela aide à identifier et à comprendre ses émotions sans les laisser prendre le dessus. Comment pratiquer ? Essayez des méditations guidées, des exercices de respiration consciente ou des scans corporels pour prendre conscience de vos ressentis.
La respiration diaphragmatique
Cette technique de respiration profonde active le système nerveux parasympathique, réduisant ainsi les émotions intenses comme le stress ou l’anxiété. Par exemple : Inspirez profondément en gonflant votre ventre pendant 4 secondes, retenez votre souffle 4 secondes, puis expirez lentement sur 6 secondes.
L’écriture expressive
Tenir un journal aide à organiser ses pensées et à exprimer ses émotions refoulées. Astuce : Chaque jour, notez ce que vous ressentez et les événements déclencheurs. Cela vous permettra de mieux comprendre vos réactions.
La reformulation cognitive
Changer la perception d’une situation aide à diminuer l’intensité des émotions négatives. Par exemple : Remplacez « Je suis un échec » par « Cet échec est une opportunité d’apprentissage ».
La régulation par l’activité physique
L’exercice libère des endorphines, les hormones du bien-être, et aide à évacuer les émotions négatives. Une simple marche de 20 minutes, du yoga ou une session de danse peut suffire.
L’écriture de lettres non envoyées
Si une personne ou une situation vous cause de la colère ou de la tristesse, écrivez une lettre ou un courriel où vous exprimez tout ce que vous ressentez, sans l’envoyer. Cela vous permettra de vider ce que vous avez sur le coeur.
Les 3 R
Reculer, respirer, revenir. Quand la situation se corse, ou que le changement devient trop intense : prenez un temps de recul (10 minutes, 2 heures, 1 journée), pour tenter de vous calmer et clarifier vos idées, avant de donner une réponse ou de partager votre perspective.
La communication non-violente
Sources :
(1) Les émotions, levier stratégique pour votre entreprise : https://www.ideclic.ca/articles/emotions-levier-strategique
(2) Faire preuve de courage managérial : https://www.ideclic.ca/articles/courage-managerial
Dans nos prochains articles, nous regarderons comment développer ou renforcer la flexibilité mentale et la flexibilité comportementale.